Me revoilà donc au point de départ...
Là dans mon appart en plein Paris, pleine d'espoir et de désillusion...
Je viens de recevoir une lettre de P...
P qui a déconné sérieux et qui se retrouve à Fleury et que j'aimerai tellement sortir de là...
J'ai envie de croire que ça va le réveiller, qu'il va comprendre que se perdre n'est pas la solution...

Que lui répondre hein? Que lui dire si ce n'est qu'il est intelligent, tellement intelligent, et que de ressentir trop c'est souvent se perdre.

De mon côté je n'ai pas perdu de temps... Je n'ai absolument pas l'intention de me maquer (vulgairement dit, vulgairement ressenti, oui c'est aussi terre à terre que ça).
Evidemment si le prince inexistant pointe son nez, je ne dis pas, mais il tarde et je manque de patience.

Et puis j'ai compris que je ne suis pas idéalement faite... J'ai la couverture agréable, mais l'intérieur est vicié... Je suis plombée... Mais je me suis fait une raison... Je l'aime bien finalement ma carapace... Je ne renie pas mes roues crevées... Il faut juste quelqu'un capable de comprendre, et au delà de la compréhension, quelqu'un qui me fasse vibrer... Même deux semaines... Être vivante, sentir sa peau contre moi, vibrer, ressentir quelque chose, encore une fois... Alors je consomme...

Une seule fois... Être vivante... Être là... Pas ailleurs.

J'avais prévenu, lorsque L est arrivé j'avais décidé de ne pas mettre de barrière, d'être moi, absolument jusque « boutiste »... Et l'histoire n'a pas donné les fruits qu'elle aurait du, une récolte effondrante, stérile. J'avais dit que la petite cuillère ne serait pas de trop pour me ramasser... Sortez la pelle mes amis... Je n'ai plus les épaules.
Je suis revenue à mes premières amours, oublie de soi, alcoolisme mondain poussé à outrance, surenchérissement, tout ce qui peut me faire oublier que rien n'est plus désespérant que d'être moi... Le plus drôle c'est qu'il ‘y a aucune victimisation derrière tout ça. Je ne suis pas plus malheureuse, ni plus heureuse.

Je fais 1m75, je suis brune et je suis perdue.
Je veux juste jouir... Jouir d'avoir 31 ans et d'avoir suffisamment « d'armes » pour fumer ma vie jusqu'à ce que je ne sois plus aussi captivante qu'avant...

J'ai essayé d'être quelqu'un de bien, j'ai essayé de me fondre dans la masse, de sortir du lot aussi... A trop vouloir être différente, malheureusement, on ne l'est que trop. Bruler ses ailes est à la portée de tous... J'ai réussi à tout point de vue.

Ma mère a 61 ans, elle est seule.
La mère de ma meilleure amie qui a 65 ans est seule.
La mère de ma meilleure amie vient de retourner vivre avec un homme qu'elle n'aime pas pour ne pas l'être... Seule...

J'ai 31 ans et je baise... Avant que cela ne soit plus possible.

Mais j'ai relu nos échanges de mail... Je l'ai fait pour me souvenir ce que c'est que de s'emballer pour rien et de devoir ensuite se rappeler que rien ne dure (et que je suis maso accessoirement)...
Il ne me manque plus, alors pourquoi repasser les quelques mots que nous nous sommes échangés ? Suffit de lire plus haut...
J'ai un gout de "à quoi bon » ce soir... Vous ais je dis que je m'étais inscrite sur un site de rencontre un soir de chouille mémorable ? (Pour chouille, lire la définition sur wiki elle est très drôle). Bref ce soir là je rentre effondrée de ma soirée, beuveries immenses destinées à oublier l'effroyable non sens de ma vie affective, j'ouvre ma boite mail et là une vieille pub réservée aux folles de mon genre m'attendait... Ivre je n'ai pas vraiment fait attention au fait que je déteste par dessus tout les rencontres convenues et j'ai cédé à ma curiosité éthylique...

Non de non... Voilà donc le repaire des pauvres solitaires que nous sommes... C'est endroit virtuel est tout à fait désespérant... Le seul intérêt, sans doute, réside dans le fait que certaines de mes amies y ont trouvé leur moitié... Un profil quelque peu rempli, une photo, et là... Nom de dieu! Contactée de toute part par tous les fous que contient ce pays, sexopathes et autres débiles du genre... Le style wesh wesh fait fureur, demander un minimum de savoir écrire est impossible et il est utopique d'échapper aux messages type: "bojur, j'émeré tro savouar ci tu a dé dants"... le « au secours » n'est pas loin j'étouffe déjà...

Et là, là y'en a un qui sort du lot... Evidemment... Tu penses... pourquoi aurais je été épargnée hein ? Bon, nous parlons depuis deux semaines et il a (enfin) demandé à ce que nous nous croisions pour un pot de convenance...
Ca craint, je suis en train de reproduire le syndrome du L...
Engouement, il a une écriture atypique, (par atypique, j'entends lettrée...) Bref bref...

Je le sens pas... Mais je vais y aller bien sur... Tu penses...

D'un autre côté en bossant juste 10 heures par jours, je suis sensée faire comment pour rencontrer L'autre ? Et sortir de mon misérabilisme éhonté ?

Honnêtement, je ne pensais pas que ça pourrait m'arriver un truc pareil...

Seule à 31 ans ? Je veux dire MOI !!! Incredible honnêtement... Remise en question systématiques, écoute de l'autre, non ce n'était pas possible à la base, et là je me dis que c'est les deux trucs que je viens de citer plus haut qui sont responsable de mon problème... Il n'y a pas de vie affective pour les gens qui sont « simples »... Je ne suis pas une chieuse, jamais, je réfléchis trop, je ressens trop, trop d'empathie... Incapable du moindre égoïsme... Ça fait de moi quelqu'un de faible dans ce monde...

Ca fait de moi une victime... Les mecs me croisent, ils ont systématiquement envie de me baiser... Vous allez me trouver horriblement pédante et vous aurez raison mais je représente la fille qui présente bien, 1m75, mince, des cheveux longs bruns, je suis l'image même de la fille qu'il est bon d'avoir à ses côtés...

Ce que je suis au fond ça n'a pas tellement d'importance...

Sauf que :

1 – je suis assez grande gueule... (Aie)

2 – Je dis ce que je pense (re aie).

3 – J'adore faire ce que je veux... (Sachant que je laisse l'autre faire ce qu'il veut aussi...)

Je ne suis pas l'image génialissime de la bonne mère de famille...

Mr pelle me le répétait souvent... Tu ne seras pas une bonne mère... Effarant, quand je pense qu'il m'expliquait que « NON Sa mèèèèère, ne lui lisait pas d'histoire avant de dormir par ce qu'ON (con) ne lisait pas chez lui... »

4 – Et le pire de tout : je ne suis pas « casse couille »... Et non...

Je ne boude pas, je ne fais pas mine de draguer d'autres mecs, je ne tente pas de rendre l'autre jaloux, je ne fais pas de crises... Bref... Je suis pragmatique... L'horreur... Et si je dois « gueuler » ça dure objectivement 15 minutes grand max... Ah oui et l'erreur ultime : je ne boude pas... Je suis trop conne !

Et vous allez me dire « mais attends c'est trop génial ça !!!! » Meuhhh non mes amis... Y ‘a rien de pire de nos jours... Rien, absolument rien de pire...

So voilà... Je vous tiendrais au courant, bien sur, de ma rencontre avec C, mais je peux déjà vous dire ce qu'il va se passer... Intellectuellement il me plait, so c'est déjà foutu...

Je serai donc à ramasser à la petite cuillère d'ici 2 ou 3 semaines...

Et là j'ai envie de dire Youpi !!! Et merde...

Reçu son texto... Il a bien reçu mon colis : "reçu le colis. N'ose rien dire d'autre. L"
Qu'aurait il pu dire d'autre...
Dans mes rêves : "J'ai fait une connerie, pardon, je suis nul, je veux te revoir, tu me manques tellement, arrêtons tout ça, c'était une véritable bêtise de ma part..."
Mais non... So...
Et bien je rencontre des hommes plus bêtifiant les uns que les autres, certains sont drôles mais quand quelqu'un vous a plus, je veux dire vraiment, les autres ne sont qu'une pâle copie de ce que vous auriez pu vivre...
Il ne me manque pas (menteuse). J'ai décidé de ne plus m'encombrer de ce type de bêtises mais... Il laisse un goût particulièrement amère ce L là... Et il a d'ailleurs fait tout ce qu'il fallait pour que je ressente cela. C'est d'ailleurs pour ça que je ne répondrai pas.
Pourquoi répondrais-je ? Pour lui dire quoi ?
"Tu me manques ? Nos étreintes me manquent ? Tu n'étais pas le plus parfait mais... j'aurai bien partagé quelques années de ta vie..."
Non, justement, la vie m'a appris à ne plus perdre ma dignité... Elle me coute cher...
Quand il ne reste plus rien c'est encore la dernière chose à laquelle se rattacher...

Alors je rencontre des hommes anodins, dénués de tout intérêt... Il ne se passe rien... Pour quoi faire...

Je ne douille plus... Deux semaines, c'est le temps estimé pour deux mois... Si seulement il n'y avait pas eu ce texto...

Ok... Je douille un peu...

Je dois être cyclothymique... Pas d'autres explications, je suis à bout...
C'est quoi ce besoin d'insister pour nous faire baisser notre garde, fissurer notre mur...
Et puis une fois qu'on est bien à nu, hop un petit coup de massue juste derrière la nuque...

Mur plus haut et plus dur, déception assez terrible, colère à peine retenue...
Je sais, je sais, c'est le deuxième effet Kiss Cool... Ca va me passer.

Là, maintenant, tout de suite, je suis juste triste et en colère...

Finie, l'histoire est terminée... Je le sentais. J'ai été forte, droite, j'ai tranché (il aurait fini par le faire).
J'ai fait un pas de plus vers l'excellence que je recherche : plus de vanité, plus de jeu de rôle, préserver quoi qu'il arrive ma dignité en permettant à l'autre de garder la sienne.
Ne pas être dans l'illusion, regarder sa route et ne plus prendre de chemin détourné.
Je ne suis pas triste, je ne suis pas vide de cette fin. Une fin c'est un renouveau, il n'y a pas de doute.
Ne pas vivre dans un monde fantasmé. Rester sincère envers soi même.
Ces deux mois ont été fantastiques mais irréels.
Je ne suis pas déçue, je ne me sens pas trompée ou meurtrie.
Nous n'étions tout simplement pas fait pour être ensemble.
J'ai grandis et je suis fière de moi. Apaisée.